Voyage en Australie : Comment se rendre en bateau ?

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Jeune couple souriant sur un ferry en Australie

Aucune statistique ne viendra jamais compenser la frustration de ceux qui rêvent de traverser la planète bleue d’un port européen jusqu’aux côtes australiennes. Depuis la fin du XXe siècle, embarquer sur une liaison maritime régulière pour passagers relève du fantasme. Les compagnies de croisière réservent, de temps à autre, quelques cabines pour les plus chanceux sur certains segments, mais il faut s’armer de patience et accepter des conditions strictes. Les places se font rares, le calendrier se montre capricieux.

Pour qui s’imagine contourner le problème grâce aux cargos mixtes, la réalité impose son lot de démarches fastidieuses et de délais qui s’étirent. Les tarifs n’ont rien d’une aubaine : ils oscillent rarement sous ceux d’un billet d’avion, fluctuant selon la saison et la disponibilité des cabines. En l’absence de solution directe, le voyageur devra souvent passer par d’autres continents avant d’apercevoir l’horizon australien.

Voyager jusqu’en Australie sans avion : mythe ou vraie aventure ?

Abandonner le ciel, préférer la lenteur du rail et des vagues pour rejoindre l’Australie depuis la France : la tentation grandit chez les voyageurs épris d’itinéraires hors norme. Le schéma le plus crédible ressemble à un jeu de pistes, où le train mène d’abord jusqu’à Pékin via Moscou, puis poursuit sa course à travers l’Asie du Sud-Est. À Singapour, vaste carrefour maritime, le passager trouve enfin un cargo prêt à lever l’ancre pour Fremantle, Brisbane ou Melbourne.

Dans ce périple, le cargo devient la pièce maîtresse. Un exemple concret ? La traversée Fos-sur-mer Sydney s’étale sur 33 jours, pour un coût avoisinant 4 000 euros. Autre option : la ligne Port Klang (Malaisie) – Fremantle, opérée par CMA CGM chaque mois et demi, propose une semaine en mer pour environ 1 300 euros. Reste que décrocher une place relève parfois du parcours du combattant : il faut jongler avec les plannings irréguliers des armateurs et accepter des prix qui sélectionnent de fait les candidats les plus déterminés.

La croisière, plus confortable, convient surtout aux amateurs d’itinéraires au long cours, via le canal de Suez, le canal de Panama ou le contournement du continent africain. Là aussi, le ticket d’entrée reste élevé, et la simplicité n’est pas au rendez-vous.

Voici les principaux aspects à garder en tête :

  • Avantage écologique : le cargo attire ceux qui souhaitent voyager sans avion, avec une empreinte carbone plus modérée.
  • Défi logistique : s’engager dans cette aventure nécessite de gérer les formalités, obtenir un visa australien ainsi que les autorisations pour chaque pays traversé, tout en anticipant chaque escale.
  • Expérience unique : le voyage s’étire, laissant place à l’immersion dans le quotidien des marins et une proximité rare avec l’océan.

Ceux qui s’élancent sur cette route ne choisissent pas la facilité. Mais ils s’offrent un voyage qui vaut autant pour le trajet que pour la destination finale.

Panorama des options maritimes pour rejoindre l’Australie

Se rendre en Australie par la mer impose de naviguer à travers une offre éparse, souvent réservée à ceux qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus. Le cargo passager reste l’option phare pour traverser les océans. Par exemple, CMA CGM assure régulièrement la liaison Port Klang (Malaisie), Fremantle : comptez entre 7 et 10 jours en mer, pour environ 1 300 euros. D’autres armateurs, comme MOL Guardian ou Globoship, offrent des alternatives vers Brisbane ou Melbourne en partant de Singapour. Seules quelques cabines sont ouvertes aux particuliers, le reste étant réservé au personnel et aux professionnels.

Côté croisières, le ton change radicalement. PONANT propose des expéditions d’exception le long de la côte Est ou dans le Kimberley, réservées à ceux qui recherchent l’exclusivité. Le légendaire Queen Mary 2 effectue rarement des segments Europe-Australie, via le canal de Suez ou le cap de Bonne-Espérance, mais l’expérience flirte avec le mythe. Les réservations se font longtemps à l’avance, et le prix suit la réputation du paquebot.

Pour explorer le territoire australien, les ferries structurent la mobilité entre îles et continent. Rottnest Express, Rottnest Fast Ferries et Sealink relient Fremantle à Rottnest Island, escale incontournable de la côte ouest. Cruise Whitsundays et FantaSea ouvrent la voie vers les îles du Queensland, tandis que Spirit of Tasmania connecte Melbourne à la Tasmanie.

Pour mieux distinguer les types de traversée, voici un aperçu :

  • Cargo passager : solution intercontinentale, accessible à une poignée de voyageurs chaque saison.
  • Croisière : itinéraires rares, expériences haut de gamme, tarifs en adéquation.
  • Ferries domestiques : réseau dynamique et fréquent, idéal pour explorer les îles autour de l’Australie.

Quels itinéraires et compagnies privilégier selon votre point de départ ?

Depuis l’Europe, il est possible de construire un itinéraire associant rail et mer pour rejoindre l’Australie. Le parcours le plus suivi s’amorce avec le train Paris-Moscou-Pékin, via le Transsibérien. Ensuite, la route se poursuit vers le sud, traversant Hanoï, Saigon, Phnom Penh, Bangkok, puis Singapour. Ce trajet, véritable mosaïque de cultures, exige une organisation précise et un budget d’environ 800 euros pour la partie ferroviaire, sans compter les repas et l’hébergement.

Arrivé à Singapour, l’étape suivante se joue sur l’eau. Les cargos passagers de CMA CGM, Globoship ou MOL Guardian desservent Fremantle, Melbourne ou Brisbane. Par exemple, le trajet Port Klang, Fremantle dure entre 7 et 10 jours pour environ 1 300 euros. Pour ceux qui visent l’authenticité, la traversée Fos-sur-Mer, Sydney (33 jours, 4 000 euros) reste une alternative, mais elle demande patience et disponibilité.

Les amateurs de croisières peuvent s’orienter vers les segments proposés par PONANT ou le Queen Mary 2, au départ de l’Europe, via le canal de Suez ou les côtes africaines. Ces départs restent exceptionnels et réservés à une minorité.

Depuis l’Asie du Sud-Est, seule la formule cargo permet de rejoindre l’Australie, il n’existe pas de ferry régulier entre Bali, Jakarta ou Singapour et le continent australien. Ceux qui souhaitent poursuivre vers la Nouvelle-Zélande devront composer avec les croisières transocéaniques ou, pour les plus tenaces, enchaîner plusieurs cargos entre les ports majeurs d’Océanie.

Capitaine de navire en uniforme à la barre

Conseils pratiques pour organiser et réserver votre traversée en bateau

Pour chaque traversée, identifiez la compagnie maritime qui dessert la destination souhaitée. Par exemple, Sealink assure la liaison entre Cape Jervis et Kangaroo Island (45 minutes ; prévoyez 98 AUD par personne et 196 AUD pour un van). Pour rejoindre Magnetic Island, deux opérateurs se partagent la ligne : Sealink pour les piétons (20 minutes, 30 AUD aller-retour) ou FantaSea pour les véhicules (50 minutes, 26 AUD par personne, 178 AUD pour un van). Les ferries australiens sont réputés pour leur fiabilité, mais il reste judicieux de réserver à l’avance, surtout pendant les pics de fréquentation.

La traversée vers la Tasmanie, opérée par Spirit of Tasmania, relie Melbourne à Devonport en neuf heures : il faut compter 100 AUD par personne et 109 AUD pour un véhicule. Pour Fraser Island, le départ s’effectue depuis Rainbow Beach (10 minutes, 120 AUD aller-retour par véhicule) ou Hervey Bay (40 minutes, 175 AUD), attention, un permis spécifique (48,5 AUD) est requis pour circuler sur l’île. D’autres destinations, comme Hamilton Island, Airlie Beach ou Rottnest Island, disposent de compagnies dédiées, accessibles via leurs sites officiels.

Quelques recommandations pour simplifier l’organisation de votre voyage maritime :

  • Consultez les horaires et les conditions d’embarquement directement sur les sites des opérateurs : les modifications et annulations surviennent fréquemment en cas de conditions météo défavorables.
  • Vérifiez si un visa australien est requis, ainsi que les éventuelles formalités pour traverser les pays empruntés par voie terrestre jusqu’en Asie du Sud-Est.
  • Anticipez les coûts annexes : transferts jusqu’au port, permis spécifiques, transport de véhicule.

La plupart des compagnies proposent la réservation en ligne ; certaines, comme Spirit of Tasmania, requièrent une inscription préalable. Soyez prêt à orchestrer chaque étape avec précision : du ferry local à la traversée intercontinentale, patience et adaptabilité seront vos meilleurs alliés.

À l’heure où l’avion relie les continents en un clin d’œil, choisir la mer pour gagner l’Australie reste un pari. Un pari fait de lenteur, de décalage horaire intérieur, et d’une aventure qui débute bien avant d’apercevoir la première plage de sable rouge.